Erk Simon Dina Hammelsheim, Peter H. Hartmann, "Das Fernsehprogramm - Ein Freund fürs Leben ? ", Media Perspektiven, 3, 2011, pp. 139-146 (traduction du titre : l'émission de télévision - un ami pour la vie ?)
Que reste-t-il de la fréquentation de la télévision ? Les goûts acquis au cours de l'enfance et de l'adolescence télévisuelles perdurent-ils au-delà de ces âges pour structurer nos consommations télévisuelles d'adultes ? Combien de temps restons-nous des "enfants de la télé" ? La problématique est connue, elle court dans toutes les analyses de consommations de média : quel est le rôle de la génération, quel est celui de l'âge ?
Pour le savoir, des chercheurs (université, télévision publique) ont approché l'effet de cohorte à partir de données audimétriques de GfK extraites parmi celles des années 1993 à 2010 (GfK gère et exploite le panel pour la mesure des audiences télé en Allemagne). La génération la plus ancienne est des personnes nées avant 1926. Sept groupes d'âge de personnes de 14 ans et plus ont été construits prenant pour variables de contrôle des informations socio-démographiques (sexe, formation scolaire, statut professionnel) ainsi que l'étendue de la réception télévisuelle (câble, satellite, terrestre).
Résultats principaux
- Pour la durée globale de consommation, l'effet de cohorte est faible tandis que l'effet d'âge ("Alterseffekt") est fort. La durée de télévision consommée (die Fernsehnutzungdauer) augmente régulièrement avec l'âge. Ensuite, parmi les variables, la variable scolaire joue un rôle majeur : plus forte la formation scolaire, plus faible la durée de consommation télévisuelle. Le statut professionnel joue de la même manière, les personnes employées à plein temps hors de la maison regardent moins de télévision. Contrairement aux préjugés courants, ces deux résultats sont indifférents au sexe des personnes. L'effet de l'étendue de l'offre de programmes est faible.
- Lorsque, de la durée globale, on passe aux émissions de variétés (Volksmusiksendungen), l'effet de cohorte (la génération) l'emporte sur l'effet d'âge.
- Effet qu'ont célébré Claude François ("Cette année là") ou Laurent Voulzy (Rockcollection), Bénabar (Maritie et Gilbert Carpentier) et Jane Birkin ("Ex-fan des Sixties"). Les goûts et dégoûts musicaux, et la propagation de la nostalgie qui s'en suit, doivent presque tout à la génération. Comme le chantent les Carpenters à propos de la radio "Its yesterday once more"...
- Pour une émission donnée, "Tatort" par exemple, série policière (Krimireihe) de 90 minutes diffusée par la première chaîne allemande (ARD, dimanche 20H15) depuis 1972, l'effet de cohorte est faible et l'effet d'âge l'emporte.
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Une étude très intéressant ! L’internet a changé notre comportement en matière d’utilisation des médias. On doit se demander si la télé en ligne va substituer la télé terrestre dans quelques ans. On voit bien l’effet d’âge dans cette étude, mais dans quelques ans, les gens qui sont appelés maintenant « digital natives » vont être ces gens vieux. Vont-ils utiliser l’internet pour regarder la télé car à sa socialisation ? En ce moment, la télé joue encore un rôle très important dans notre société, mais l’importance de l’internet pour regarder la télé est en train d’augmenter : « So hat die zeitversetzte Nutzung auf speziellen Videoportalen (59 % zumindest gelegentlich) sowie generell der Abruf von Fernsehsendungen und Videos (30 % zumindest gelegentlich) – und hier sind die Sender-Mediatheken führend – noch einmal leicht zugenommen. Auch die Nutzung von Fernsehen via Internet (23 %) ist im Vergleich zum Vorjahr um 2 Prozentpunkte angestiegen.“ (http://www.ard-zdf-onlinestudie.de/fileadmin/Online12/0708-2012_Eimeren_Frees.pdf).
RépondreSupprimerOn doit aussi se demander si on devrait changer la „Prime Time“ car beaucoup de personnes travaillent jusqu’à 7 heures ou plus (Leistungsgesellschaft).
Je suis très curieuse si la télé peut conserver son rôle de précurseur et si la théorie des médias « un nouveau média ne substitue jamais un autre » va être vrai.