Jaromir Malek, Le Chat dans l'Egypte ancienne, Paris, Les Belles Lettres, 221 p., Bibliogr., Index, 17 €
Tout d'abord, il s'agit d'un très beau livre. Avec d'excellentes reproductions, bien relié, avec un papier agréable et fort.Mais il s'agit surtout d'un ouvrage de culture très précis, l'ouvrage d'un spécialiste. L'auteur, Jaromir Malek, est égyptologue au Griffith Institute de l'Université d'Oxford.
La première partie de l'ouvrage évoque les différents animaux peuplant l'Egypte ancienne : l'hippopotame (le cheval du fleuve, en grec, que les Allemands appellent le cheval du Nil, "Nilpferd"), les oiseaux divers, la genette et l'ichneumon, des oies, des canards et des grues, l'âne, les chiens de garde, les babouins et les singes, et bien d'autres. Le chat était l'un de ces animaux, mais lui était à la fois libre et domestique, il vivait dans la maison. Sa liberté était la garantie du service rendu ; il faisait la police et chassait rats et souris dans les réserves de blé et autres céréales.
La domestication des chats commence en Egypte près de 4000 ans avant notre ère ; elle est complète 2000 ans avant cette ère et ils sont alors élevés dans les chatteries des temples. Et l'on trouve souvent les chats sous les chaises des femmes : ils sont partout chez eux, mais libres. Hérodote, l'historien grec, écrira que si une habitation était incendiée, les Egyptiens s'inquiétaient du sort des chats de la maison (tandis que Clément d'Alexandrie, écrivain chrétien, critiquera les temples égyptiens qui accueillaient les animaux). Les animaux étaient des manifestations divines et comme tels étaient représentés dans les tombes, ils avaient donc une fonction apotropaïque, qui conjurait les mauvais sort.
Et le livre met en valeur les aventures des chats dans la vie et dans la religion égyptiennes. Tout est précisément illustré, référencé, bien expliqué. L'ouvrage est donc plus qu'un livre d'art.
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