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Michael Mandel, "Beyond Goods and Services: The (Unmeasured) Rise of the Data-Driven Economy", October 2012, progressive policy institute, 13 p.
Les données collectées sur le Web (entre autres) n'ont pas fini de bouleverser l'économie.
L'article de Michael Mandel critique la traditionnelle dichotomie de l'économie classique qui distingue les biens et les services et les inventorie jusqu'au mondre détail. Il faut, dit-il, y ajouter les data à cette inventaire classique. Les data sont sous-évaluées par l'analyse économique, elles échappent à la statistique courante. Il faut, pour ces data, créer une catégorie statistique nouvelle, à part entière, capable d'intégrer leur circulation, importation, exportation, leur accumulation, leur transformation, etc. Actuellement, les data sont généralement intégrées dans la catégorie "services".
N.B. La démonstration, parfois rapide dans les exemplifications, porte essentiellement sur l'économie et la comptabilité américaines. L'article n'évoque pas seulement les données "média" mais aussi des données bio-technologiques, financières, médicales, climatiques, etc.
Prendre en compte les data permettrait d'abord, selon Michael Mandel, d'apprécier plus complètement et plus justement la contribution des entreprises du numérique au développement économique d'un pays ; dans le même mouvement, elle permettrait de préciser la menace que des entreprises internationales font peser sur les économies nationales dont les données sont pillées (pour revenir à l'expression canonique de Pierre Jalée). Cette nouvelle catégorie permettrait la mise en place d'une gestion stratégique, politique des données.
Les données sont la matière première de l'économie au stade du numérique. Données collectées grâce aux médias, en échange de services offerts "gratuitement" en apparence (courrier, bureautique, agrégation en tout genre, navigation sur le Web, échanges sur les réseaux sociaux, applis, etc.). Cette économie est semblable dans son principe à celle de l'économie publicitaire développée depuis le milieu du XIXe siècle : le lecteur, l'auditeur, le téléspectateur accordent de l'attention à des messages publicitaires en échange de divertissement, d'information, etc. Economie de l'attention (we pay attention, dit l'anglais) qui est aussi une économie de l'engagement (l'engagement, notion confuse, n'est qu'une dimension de l'attention).
Ce qui est nouveau avec le numérique, c'est la masse des données (big data) prélevées et accumulées, et le traitement qui en est effectué, véritable travail de transformation (Verarbeitung) des données en outils commerciaux, en valeur. Ce que l'internaute "donne", confie, souvent sans le savoir, ponction indolore, comme on dit des impôts indirects, ce qui est extrait lors d'une navigation, d'une recherche, d'un échange de courriers, d'une localisation, d'une socialisation (partage, recommandation, appréciation, etc.) lui échappe et poursuit sa vie dans l'économie numérique (cookies, tags, ciblage, etc.). Plus-value, sur-travail médiatique qui s'accumule, s'échange, circule, se dévalue et se périme, etc.
C'est à cette lumière sans doute qu'il faut comprendre les oppositions qui se font jour en de nombreux pays à l'égard de grands entreprises mondiales accusées de ne pas payer d'impôt, de ne pas payer les contenus empruntés aux médias - aujourd'hui la presse, demain la télévision. Une telle réflexion peut aboutir à une remise en chantier des notions politiques de "secteur stratégique" et de domaine régalien : faut-il y intégrer les data ?
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Entrer dans la carrière universitaire. Pour n'en plus sortir ? Pierre
Bourdieu
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Victor Collard, *Genèse d'un sociologue*, Paris, CNRS éditions, 2024,
Index, Bibliogr., 447 p.
De son enfance lycéenne aux débuts de sa carrière univers...
Les entreprises sont en permanence en quête de données pour bien cibler et atteindre les bons consommateurs. La demande est en hausse alors que l'offre est réduite. Les réseaux sociaux, notamment Facebook, s'enrichissent en exploitant la mine de données dont ils disposent. ce dernier a même modifié la politique d'utilisation pour maximiser l'utilisation des données.
RépondreSupprimerLes réseaux sociaux ne sont pas les seuls fournisseurs de données. Des pays, comme la Suisse, sont susceptibles d'être une incontestable source de données. L'enjeux est de réglementer les données pour en mesurer la véritable valeur et retombées sur l'économie.
Comment catégoriser une telle masse de data quand on ne sait pas encore analyser pertinemment l'ensemble de ces datas ?
RépondreSupprimerQuand bien même ils seraient réunis dans un même endroit.
D'autant plus qu'au moment de l’échange de ces datas, les logiciels se sont pas encore capables de nuancer dans quel contexte ces derniers ont été produits. Quand on pense par exemple au retargeting basé sur l'achat de cadeaux...
Cette catégorie de biens (?), services (?), me semble encore très difficile à manier…
Le numérique a révolutionné les processus de récoltes de données. Auparavant la récolte de données étaient extrêmement coûteuse ; les données étaient rares, précieuses. Aujourd’hui, elles sont devenues surabondantes ; on récolte des données partout, sur tout. On pourrait donc dire que cette masse de données a perdu de sa valeur, puisqu’il est de nos jours si facile de les récolter. La valeur ajoutée réside dans le traitement de ces données. Afin de pouvoir les utiliser à bon escient, encore faut-il les traiter, les transformer pour les rendre utiles. Les données non traitées sont dans un premier temps inexploitables. En ce sens, on pourrait considérer les données comme un bien et la fourniture de données traitées comme un service. Un service qui repose sur des données dont la valeur est volatile, éphémère car pour être exploitables, la récolte de ces données doit être répétée périodiquement.
RépondreSupprimerQuoi qu’il en soit, les données font l’objet d’une forte demande dans l’économie du numérique. Des géants comme Google procèdent au croisement des données des utilisateurs entre les différents services qu’il propose. La masse de données qui peut être récoltée par le biais de services tels que Gmail, Google Chrome, Google+ et Cie est énorme !
Les utilisateurs avertis et les plus soucieux de leur « anonymat » sur internet préféreront la navigation « sécurisée » de Firefox – le navigateur à qui l’on fera plus volontiers confiance. En effet, le statut « open source » du navigateur laisse supposer que Mozilla ne devrait en théorie par tirer d’intérêt commercial de l’exploitation des données personnelles de ses utilisateurs. Un article à ce sujet a été publié par clubic.com en août 2012.
Se pose également la question de la protection de ces données. Il faut avoir conscience qu'Internet représente une « cyber mémoire » qui conserve les informations sans limitation de temps. Parmi ces informations figurent des « données » qui peuvent être personnelles, c’est-à-dire relatives à l’identification d’une personne : son nom, son prénom, son adresse, son numéro de sécurité sociale mais également des photos sur lesquelles il figure, ou encore des vidéos. Celles-ci peuvent être laissées en ligne par l’internaute après son passage ou être collectées à son insu, ce qui peut parfois avoir de lourdes conséquences. Ainsi il convient de développer une prudence et d'informer les internautes pour qu’ils soient conscients des risques. Certaines habitudes sont à prendre comme mettre en place les meilleurs paramètres de sécurité sur les réseaux sociaux, effacer ses cookies et changer régulièrement de mots de passe.
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