Thanksgiving célèbre chaque année en novembre l'amitié des Indiens d'Amérique du Nord pour la petite centaine des envahisseurs européens, en 1621. Passé ce moment annuel de célébration, la situation des Indiens en Amérique du Nord s'est fortement détériorée. C'est ce que ce livre expose et explique en détails sous le titre de "République indigne". Il s'agit de la dépossession des différentes tribus indiennes par la République américaine que présidait alors Andrew Jackson, et leur transfert à l'ouest du Mississippi, et dans des conditions horribles.
Bien sûr, il y a dans notre culture, les westerns et quelques héros indiens, mais ce sont les Européens qui l'emportent toujours et qui ont écrasé les Indiens, natifs de l'Amérique du Nord, déportés dans des bateaux à vapeur, tués par les maladies.
Le livre est un livre d'historien. "Indian Removal", "Genocide", termes auxquels l'auteur, qui ne nie pas leur valeur historique, préfère les mots : "deportation", "expulsion", "extermination". Cette terminologie plus rigoureuse n'est pas sans évoquer les déportations et les exterminations des Juifs européens : "The United States, the self-described exceptional nation, was not so exceptional in this instance ; it belongs on a woefully long list of states that sponsored mass deportations. In fact, it was among the first in the modern era to undertake such an operation". Cette opération fit ainsi l'admiration des colons français en Algérie, des Allemands en Afrique et Hitler, qui évoquait les indigènes d'Europe comme des Indiens, déclara que "la volga devait être notre Mississippi"... "Unworthy Republic tells the story of the road to Indian Territory, one of the first state-sponsored mass expulsions in the modern world".
Le livre expose l'expulsion des Indiens par la bureaucratie de Washington, à partir de mai 1830. L'auteur exploite les documents du gouvernement fédéral. Cette politique d'expulsion se fait à l'avantage des des Etats esclavagistes du Sud ; elle fut acceptée par une très faible majorité du Congrès. "Expulsion was the war the slave owners won". D'autres choix politiques étaient possibles : "Deportation was a political choice". C'est de cette Amérique là aussi que le monde a hérité. L'alliance des banquiers de New York avec les politiciens du Sud et les planteurs l'a emporté grâce à une politique de corruption et de vol, soutenue par des politiciens indifférents et incompétents. "A shameful national legacy", héritage qui se poursuit sans doute aujourd'hui. Cette continuité n'est pas l'objet de ce livre mais on gagnerait sans doute à en savoir d'avantage sur ce point, l'histoire de la colonisation s'en trouverait plus claire.
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