On notera la reproduction du tableau de Giorgio Moretti, "Nature morte" (1919) |
Remo Bodei, La vie des choses. Essai, Traduit de l'italien par Patrick Vighetti, Paris, Circé, Bibliogr., 142 p. Traduction par Patrick Vighetti.
Bien sûr, il y a Les choses, le roman de Georges Pérec. Bien sûr, il y a l'article de Martin Heidegger (dans les Essais et conférences) sur "la chose" ("Das Ding"). Bien sûr, il y a "les choses de la vie", le film de Claude Sautet (1970), et, avant, avant tout, le poème de Lucrèce et la nature des choses (De natura rerum). Alors que peut-on encore dire, en philosophant, des choses de nos vies, de la vie des choses, "la vita delle cose" (titre original) ?
Le livre consacre un chapitre, le premier, à l'étymologie des mots choses : "objets et choses". Utile et surprenant. Même si l'auteur s'en tient aux langues européennes. Le chinois aurait été bienvenu avec 东西 (dōngxi, Est - Ouest) et 事物 (shìwù, nourriture, "a thing"). Puis, "Revenir aux choses mêmes" (avec Maurice Merleau-Ponty), ou, ce que suggère le magazine évoqué ici, revenir aux "choses simples", mais pourquoi les compliquer avec ce titre en anglais ? On peut encore et aussi penser à la chanteuse américaine Carole King et ses "simple things " (1977). Avec les choses, on peut penser à toutes sortes de choses !
magazine bimestriel, 5,95€ |
Que de références ! Mais on s'y fait et, au bout du livre, on les a oubliées, et l'on comprend qu'il est temps de relire ce petit livre si malin pour comprendre comment chacune donne à voir ce monde dans lequel nous sommes engagés, au milieu de toutes ces choses. Le livre pourrait s'intituler "comment voir les choses", comment se voir dans les choses qui nous cernent et le livre pourrait être travaillé comme un recueil d'aphorismes.
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