Elie Botbol,
Les Rendez-vous avec l'histoire juive. Réflexions sur les célébrations du calendrier hébraïque, Hommage à Josy Eisenberg, Paris, Salomon, 318 p., Index
Ce livre m'a été offert, il y a maintenant plus de deux ans. Je l'ai lu une première fois, comme un ouvrage universitaire. Banal. Je n'ai d'abord rien retenu, mais j'avais tout lu ! Et puis je l'ai repris, une deuxième fois. Et j'ai commencé à y voir un peu plus clair. Un tout petit peu. Enfin, voilà ce que j'en ai retenu.
La fête juive de Pessah est fête de la libération, fête qui dure une semaine. Les Juifs, les croyants et ceux à qui la tradition suffit, et les autres, célèbrent alors la sortie d'Egypte et donc la fin de l'esclavage des Hébreux. C'était à l'époque du pharaon Ramsès II. Alors, au repas, aujourd'hui, il y a l'agneau consommé en famille (alors qu'il était divinité pour les Egyptiens), il y a la matsa (pain azyme, sans levain, "pain de misère", dit le Deutéronome), simple pain de l'autosuffisance, sobre, alors confectionné à la hâte. Et puis, il y a le maror, pour l'amertume des herbes qui évoquent la vie amère. Au premier soir de la semaine, les célébrants boivent quatre coupes de vin ou de jus de raisin.
Conclusion de cette célébration ? Il faut toujours se souvenir de l'esclavage, de sa proximité, l'avoir présent à l'esprit. "Tu te souviendras du jour de ta sortie d'Egypte tous les jours de ta vie", dira-t-on (Deutéronome). Et cela fera partie de l'éducation religieuse ou laïque des enfants, de tous les enfants, et du repas rituel, le Seder au début de la nuit (סדר « ordre », en hébreu). La gourmandise a du bon !
Le peuple juif accède donc à la liberté. Mais il faudra "aimer l'étranger car vous étiez étrangers en pays d'Egypte" (Deutéronome) ou "vous connaissez l'âme de l'étranger puisque vous étiez étrangers en Egypte" (Exode). Heureux rappel à l'ordre, insistant.
Voici comment est contée et vécue, chaque année, au printemps, mais bien plus longuement, la libération des Juifs d'Egypte et leur rupture avec le polythéisme égyptien. Voici comment cette légende est vécue à nouveau, racontée, et terriblement simplifiée par moi ici.
Et l'ouvrage d'Elie Botbol se poursuit en traitant divers aspects de la tradition juive (Chavou'ot, Roch Hachana et Soucot). Le livre, vers la fin, évoque Kol Nidrei, chanté à Yom Kippour. Mais ceci est une autre histoire. Et une histoire de la musique.
Comment comprendre aujourd'hui ces textes que la tradition religieuse a modifiés, transformés au cours des siècles ? Parfois l'auteur laisse entendre diverses lectures. En fait, le livre constitue une excellente introduction aux fêtes juives. L'accent porte sur le souvenir, sur la liberté qui n'est jamais gagnée, qui doit être reconquise, malgré tout. L'ouvrage d'Elie Botbol est prudent, il multiplie les approches, revient sur les termes de l'histoire. Il insiste parfois aussi. Croyant et même militant, il sait aussi en faire peu, appuyer à peine. Et les lectrices et lecteurs apprécieront.
A mon avis, on peut lire ce livre, à petites doses, petit à petit, en contestant chacune des idées évoquées, quitte à contester enfin la contestation. Chacun son rythme. Et je suis certain que l'auteur n'y verra pas d'inconvénient : la contestation a du bon. Ainsi, quatre enfants sont évoqués qui posent leurs questions sur l'événement raconté : laissons-les poser toutes les questions et d'abord les mauvaises, celles que nous n'imaginons pas, ou plus, nous adultes. Pessah, c'est fête de la liberté.
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Dans le magasin de mon quartier, voici la
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présentation de quelques produits pour les fêtes de Pessah |
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