jeudi 17 septembre 2020

Apprendre quelques hiéroglyphes pour l'hiver ?

Renaud de Spens, Leçons pour apprendre les hiéroglyphes égyptiens, Paris, Les Belles Lettres, 2020, Index des codes, Index des signes, Index thématique, Paris, 246 p.

Difficile d'apprendre les hiéroglyphes ? Oui ! Ce livre, toutefois, peut nous apprendre à les apprendre. Telle est son ambition. En effet, l'auteur propose la mise en place "d'une pédagogie plus naturelle, inspirée de celles des langues vivantes". L'apprenant doit comprendre les contextes, et répéter, répéter encore pour assimiler. Pour être plus réaliste, il lui faut apprendre à lire sur les monuments eux-mêmes, présentés dans ce manuel au moyen de photographies (le livre compte plus de 700 fac-similés). L'écriture est polychrome (six couleurs de base) comme au temps des pharaons. Donc l'apprenant est dans une situation optimale.

L'objectif primordial de cette méthode ? Que chaque étudiant se comporte comme un scribe, comme un praticien et non comme un grammairien : c'est un peu les hiéroglyphes que l'on apprendrait comme l'on apprend aujourd'hui le russe ou l'arabe ! En fait, la translittération, avec sa terminologie issue de l'hébreu, complique quelque peu la tâche de l'apprenant, qui doit l'apprendre par coeur. Reste l'écriture à l'aide de logiciels (Jsesh) qui requiert le code du signe ou la valeur phonétique en ASCII de ce même signe...
A l'essai, pourtant, le manuel se trouve encore quelque peu difficile. On ne comprend pas tout à la première lecture et la culture du temps des pharaons reste encore difficilement accessible. Seth, Maât, Thot, Amon, Anubis, Rê, Osiris, Isis, Horus et ses quatre fils, Ptah, etc. toutes les divinités sont certes présentes mais si mystérieuses.

L'auteur, qui est sinologue et égyptologue, a enseigné les hiéroglyphes à Beijing et l'on peut regretter, parfois, qu'il ne se serve pas assez de son expérience du chinois pour expliquer de manière plus détaillée les hiéroglyphes aux francophones (enfin, c'est facile à dire !). Sauf exception, le lecteur ne deviendra pas égyptologue, pourtant, d'avoir essayé et souffert avec ce livre, il gardera le sentiment de sa proximité avec cette manière étonnante d'exprimer un mode de vie. Mais, à mon avis, il faut encore faire un effort pédagogique, didactique pour accéder au plaisir des hiéroglyphes : on attend une prochaine édition.


Pour comparer et intégrer des notions de l'histoire de l'égyptologie (jusqu'à Champollion) : 
H. Sottas, E. Drioton, Introduction à l'étude des hiéroglyphes, Librairie orientaliste Paul Geuthner, 1922, 1989, 195 p.

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